ROBERT COPLAND AND THE JUDGEMENT
OF LOVE | ||
C. Diplomatic Edition of Le Iugement D’amour
Base text: Le Iugement damour / auquel est racomptee Lhystoire de Ysabel fille du Roy Descoce / translatee de espaignol en Francoys nouuellement. On les vend a Lyon cheulx Oliuier Arnoullet. Lyon: Olivier Arnoullet, 2 December 1532. 8°: A–F 8G4. Copies: Biblioteca Capitular y Colombina, Seville, 15-2-7(7); British Library, 12403.aaaa.3.
C8r 23] Or plus ie ne veulx donner lieu a
mes raisons / attendant que ainsi que
vous vous plaignez de nous / vous vous plaignez aussi de voz honneurs mesmes /
pour laisser occasion que voz coulpes qui a beaucoup de gens [C8v] sont encores
incongnues a tout le monde soyent manifestes. Cecy dict par Affranio. Hortensia
a ce quil sensuit donna commancement.
Tant ie vous voy cruel Affranio / & a nous si coniure ennemy que si pour
dire mal des femmes vous estiez asseure que la verite seroit du monde chassee /
la foy perdue / & les temples violez / plus tost consentiries la royne du ciel & de
la terre que vous abstenir de ce odieux propos. Pourtant si vostre subtil parler
en dispute me surmonte leuidente vostre inimitie & colere sont suffisantes pour
oster le poix de voz parolles / & les rendre legieres & sans creance. Car encores
quelles osent sans honte nyer que les hommes en aymant soyent les prochasseurs
/ ie suis seure que vostre secrete conscience la dedens vous reprend & vous faict
penser tout le contraire vous admonnestant de tant de gracieuses requestes que
vous scauez faire / que maulgre nous il nous est besoing de
rester vaincues. Par-
quoy si ainsi quen nous flatant vous scauez trouuer parolles pour nous tromper
/ ce nest merueille si en mesdisant de nous vous estes inuentifz de raisons pour
nous confondre. Mais ceste vostre audacieuse facon nest pourtant trop a estimer
/ quoy que nostre crainctiue pusi [D1r] lanimite & vostre extreme scauoir facent
sembler de mensonge verite. Car encores que aultre chose ie ne feisse que me
taire sans doubte la simplicite qui est subiecte a maint tort & oultrage seroit digne
de supportation / pource que celuy qui moins congnoit & scait au plus discret &
prudent se conseille ce que nous faisons quant ignoramment faillant nous croyons
le conseil de qui doit le plus estre saige / en sorte que vous de toute lignoree er-
reur estes cause a celles que tant come deshonnestes vous desdaignez / par ainsi a
vous de qui le tout vient double coulpe se doit imposer. Et toutesfoys non obstant
vostre conseil / si aduient il souuent a celles qui le suyuent que deuant le parfaict
consentement elles sentent vng merueilleux different entre la raison & laffection.
Mais de quoy me sert a mener raisons & debatre contre ceulx qui pour eux & en
leur faueur ont approuuees & faictes les loix & toutes les ordonnances. Quelle
constitution pourray ie alleguer aux desraisonnables qui ne recoiuent la raison
& qui ont fait les status a leur aduantaige au contraire de nous leurs mortelles
ennemies. Et pource non ainsi que le debuoir le veult mais ainsi que mieux a
vostre voulunte il semble auec ques linfamie de voz faultes vous nous blasmes
& vituperez / & plus encores le ferez nayant qui vous contredie / dautant que
D1v] nous pour auoir este sans auctorite de ordonner ne pouons selon nostre
droict aleguer loy ny nauons qui en nostre faueur escripue / mais vous qui auez la
plume en la main comme il vous plaist disposez & escripuez. Parquoy qui souffre
ne pouant faire aultre chose que souffrir est plustost force que conuaincu / & ne
sensuit pourtant quen la malice de vostre ...
vous vous plaignez de nous / vous vous plaignez aussi de voz honneurs mesmes /
pour laisser occasion que voz coulpes qui a beaucoup de gens [C8v] sont encores
incongnues a tout le monde soyent manifestes. Cecy dict par Affranio. Hortensia
a ce quil sensuit donna commancement.
Tant ie vous voy cruel Affranio / & a nous si coniure ennemy que si pour
dire mal des femmes vous estiez asseure que la verite seroit du monde chassee /
la foy perdue / & les temples violez / plus tost consentiries la royne du ciel & de
la terre que vous abstenir de ce odieux propos. Pourtant si vostre subtil parler
en dispute me surmonte leuidente vostre inimitie & colere sont suffisantes pour
oster le poix de voz parolles / & les rendre legieres & sans creance. Car encores
quelles osent sans honte nyer que les hommes en aymant soyent les prochasseurs
/ ie suis seure que vostre secrete conscience la dedens vous reprend & vous faict
penser tout le contraire vous admonnestant de tant de gracieuses requestes que
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quoy si ainsi quen nous flatant vous scauez trouuer parolles pour nous tromper
/ ce nest merueille si en mesdisant de nous vous estes inuentifz de raisons pour
nous confondre. Mais ceste vostre audacieuse facon nest pourtant trop a estimer
/ quoy que nostre crainctiue pusi [D1r] lanimite & vostre extreme scauoir facent
sembler de mensonge verite. Car encores que aultre chose ie ne feisse que me
taire sans doubte la simplicite qui est subiecte a maint tort & oultrage seroit digne
de supportation / pource que celuy qui moins congnoit & scait au plus discret &
prudent se conseille ce que nous faisons quant ignoramment faillant nous croyons
le conseil de qui doit le plus estre saige / en sorte que vous de toute lignoree er-
reur estes cause a celles que tant come deshonnestes vous desdaignez / par ainsi a
vous de qui le tout vient double coulpe se doit imposer. Et toutesfoys non obstant
vostre conseil / si aduient il souuent a celles qui le suyuent que deuant le parfaict
consentement elles sentent vng merueilleux different entre la raison & laffection.
Mais de quoy me sert a mener raisons & debatre contre ceulx qui pour eux & en
leur faueur ont approuuees & faictes les loix & toutes les ordonnances. Quelle
constitution pourray ie alleguer aux desraisonnables qui ne recoiuent la raison
& qui ont fait les status a leur aduantaige au contraire de nous leurs mortelles
ennemies. Et pource non ainsi que le debuoir le veult mais ainsi que mieux a
vostre voulunte il semble auec ques linfamie de voz faultes vous nous blasmes
& vituperez / & plus encores le ferez nayant qui vous contredie / dautant que
D1v] nous pour auoir este sans auctorite de ordonner ne pouons selon nostre
droict aleguer loy ny nauons qui en nostre faueur escripue / mais vous qui auez la
plume en la main comme il vous plaist disposez & escripuez. Parquoy qui souffre
ne pouant faire aultre chose que souffrir est plustost force que conuaincu / & ne
sensuit pourtant quen la malice de vostre ...
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